Alors que la Russie continue de bombarder les villes ukrainiennes, de détruire les infrastructures et de tuer des civils, les débats sur l’efficacité des sanctions restent vifs au sein de la communauté internationale. Mais une chose est certaine : le renforcement de la pression des sanctions n’est pas un geste de désespoir, mais une stratégie calculée, le seul moyen réel de contraindre Moscou à arrêter son agression.

Les sanctions fonctionnent – en dépit de la rhétorique du Kremlin
Depuis des années, la propagande russe assure à sa population (et à une partie du monde extérieur) que le pays s’est « adapté » aux sanctions. Ce récit visait à créer une illusion d’autosuffisance et de résilience face à l’isolement international. Pourtant, comme le mythe de la « deuxième armée du monde », cette narration s’effondre sous le poids de la réalité.
- L’interdiction d’exporter des équipements de haute technologie a privé le Kremlin d’éléments clés pour la production d’armement moderne.
- Les restrictions financières, le gel des avoirs et le retrait des entreprises étrangères du marché russe sapent les capacités du pays à financer la guerre.
- Même selon les statistiques officielles russes, le budget est en déficit et les ressources du Fonds national de bien-être s’épuisent rapidement.
L’économie de guerre : un coup porté au cœur
Les sanctions internationales ont déjà porté un coup dur à l’économie russe. Mais pour atteindre l’objectif stratégique — la fin de l’agression contre l’Ukraine — la pression doit être renforcée et mieux coordonnée.
- Les États-Unis et l’UE doivent agir de manière synchronisée. Une divergence dans la politique de sanctions ne fait que renforcer la conviction du Kremlin qu’il peut les contourner.
- La question pétrolière est cruciale. La Russie gagne des milliards grâce aux exportations de pétrole, qui servent directement à financer la guerre. Fixer un vrai plafond de prix — par exemple 30 dollars le baril — constituerait un choc économique pour lequel le Kremlin n’est pas préparé.
Les sanctions ne sont pas une « arme instantanée ». Elles constituent un processus méthodique et progressif de démantèlement des ressources de l’agresseur. Plus la Russie poursuit le bain de sang en Ukraine, plus la réponse doit être sévère.
Les sanctions comme moyen de dissuasion contre de futures agressions
Il est important de comprendre que les sanctions ne concernent pas seulement l’Ukraine. Elles sont également un outil pour prévenir l’expansion de l’agression russe vers d’autres pays européens.
Le Kremlin ne cache plus ses ambitions de restaurer sa « sphère d’influence ». Et ce sont précisément les sanctions, soutenues par une aide militaire et politique à l’Ukraine, qui constituent un bouclier contre une nouvelle vague d’invasions.
Un dialogue pacifique avec la Russie ne sera possible que lorsque le coût de l’agression deviendra insupportable. Les sanctions représentent ce coût. Elles n’excluent pas la diplomatie, elles la rendent possible.
Marko Vidović, Balkanske vijesti